ETUDIANTS DE L’ARCHIPEL

CLOE COLLET, 22 ans, MASTER 1

Après avoir travaillé un an dans la coopération internationale en Afrique, je n’imaginais plus mon métier futur condensé en ces seules problématiques. L’atelier des horizons possibles a été pour moi un déclencheur, un porte ouverte vers une nouvelle considération de l’architecture dans laquelle je me reconnaissais. > lire la suite

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ETUDIANTS PRÉALPES D’AZUR

VLADIMIR :

Imaginer n’est pas seulement inventer un objet architectural, mais c’est aussi s’inventer soi-même, inventer une nouvelle manière de voir, de communiquer, de se rencontrer et puis de créer. Cette création n’a pas donné seulement lieu à un «objet scolaire», mais à une réelle réflexion complexe et collective. > lire la suite

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TERRITOIRE > BALISE

L’auteur explore toutes les définitions du mot « territoire » selon qu’il est employé par des historiens, des géographes, des ethnologues, des anthropologues, des juristes, des urbanistes et finalement se pose la question : existe-t-il un territoire du social ?

Paquot, Thierry, (2011), « Qu’est-ce qu’un « territoire » ? »Vie sociale, vol. 2, no. 2, pp. 23-32.

Que savons-nous de ce mot « territoire » qui apparaît dans la langue française au cours du XIIIe siècle et dont l’usage ne se généralise qu’au XVIIIe siècle ? Pierre Larousse dans son Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (1875), note que le mot vient du latin, territorium, qui dérive de terra, « terre », qu’il s’agit d’une « étendue de pays qui ressortit à une autorité ou à une juridiction quelconque ».

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ETUDIANTS BAUDUEN

Les acteurs du territoire nous ont accueillis, leur implication lors des ateliers et toutes les rencontres sont très enrichissantes. Ils nous décrivent les terres qu’ils habitent et pratiquent, qu’ils aiment et défendent et qu’ils peinent aujourd’hui à faire vivre convenablement.

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AVOIR SOIN DE BAUDUEN

2018. PUBLICATION DE L’ATELIER. Cet ouvrage rassemble la production du semestre sur Bauduen dont l’histoire agricole a été bouleversée par la création d’un lac artificiel noyant les terres productives et attirant des touristes émerveillés par ce site “naturel”. Quels peuvent être ses horizons d’avenir ? …suite

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ARCHITECTES ET TERRITOIRES

2018. Invitation pour les journées nationales de l’architecture à l’ensa de Lyon aux table rondes “Architectes et territoires : interactions, immersions, engagements.” .

PAR FLORENCE SARANO

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE

Pédagogies situées l’atelier des horizons possibles dans le territoire du massif des Maures.


Architectes et territoires : interactions, immersions, engagements

TABLES RONDES

19 octobre 2018 – ENSA LYON

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La formation des architectes, et plus généralement des professionnels de l’espace, implique des aller-retours entre des situations concrètes, appréhendes dans leur complexité pour permettre l’apprentissage de savoir-faire par et dans l’action. Les pédagogies de terrain questionnent les modalités d’apprentissage de la conception, par la confrontation à des situations complexes, à des acteurs, à des dynamiques territoriales.

Table ronde 1 : POURQUOI SORTIR DE L’ÉCOLE POUR APPRENDRE DU ET AVEC LE TERRAIN ?

Cette table-ronde permet d’échanger sur les pédagogies « situées », sur la spécificité de leurs apports dans un cursus de formation et sur les questions pédagogiques qu’elles peuvent impliquer.

TABLE-RONDE 2 : QUELS SONT LES IMPACTS DES ATELIERS PÉDAGOGIQUES SUR LES DYNAMIQUES LOCALES ?

“Les pédagogies « hors les murs » impliquent des partenaires multiples, qui expriment des attentes et questionnements aux étudiants et enseignants accueillis. Si la situation pédagogique diffère de la « commande » publique ou privée, impliquant un cadre et des demandes précises, les travaux menés proposent des réponses aux attentes et questions exprimées des acteurs.

Cette table-ronde permet d’interroger l’étape d’après : à l’issue de la restitution des travaux menés par les étudiants, que se passe-t-il ? Comment ces travaux sont remobilisés ? Quel est leur impact, à long terme, sur les réflexions locales ?

Participants : \ Jean-Yves Quay, architecte, urbaniste, enseignant-chercheur ENSA Lyon \ Jennifer Buyck, maîtresse de conférences, Institut d’Urbanisme de Grenoble, architecte \ David Robin, maître de conférences, ENSA Clermont-Ferrand, architecte \ Florence Sarano, maîtresse de conférence, ENSA Marseille, architecte

TABLE-RONDE 3 : AGIR, VIVRE, S’ENGAGER, HORS LES MÉTROPOLES

Le point de départ du projet Hors les Métropoles vient du simple questionnement : pourquoi, après des études dans les grandes métropoles françaises, faire le choix de s’installer en dehors de celles-ci, dans des régions dites “en marge”? C’est par ce biais que nous avons rencontré des professionnels aux parcours différents, ayant investi des territoires divers, avec des pratiques toutes aussi multiples et engagées. À travers cette table-ronde, nous souhaitons les faire se rencontrer, afin d’échanger sur ce choix de vie et l’influence des dynamiques propres à chaque territoire sur la pratique et le fonctionnement d’une agence d’architecture et/ou paysagisme “hors les métropoles”.


COMITÉ D’ORGANISATION

François Nowakowski. Animation : Jean-Yves Quay

L’ARCHITECTURE ET LA QUESTION ANIMALE

2018. Communication présentée: “La place des animaux dans les monuments historiques” pour le séminaire pluridisciplinaire organisé par le MUCEM et l’EHESS sur la thématique “l’architecture et la question animale”, Comment pouvons-nous faire cohabiter toutes les formes de vie ?

PAR FLORENCE SARANO

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE

Chantier de rénovation du château d’Azay le Rideau dont le calendrier a été organisé en fonction des chauves-souris habitant dans les combles.


L’ARCHITECTURE ET LA QUESTION ANIMALE

SÉMINAIRE EHESS – MUCEM

12 novembre 2018 – EHESS + MUCEM

M

Dans le cadre du séminaire pluridisciplinaire organisé par le MUCEM et l’EHESS dont l’ambition est de faire dialoguer muséologues et différents spécialistes des cultures matérielles présentation de la communication suivante :

LES ANIMAUX SAUVAGES ET DOMESTIQUES DANS LES MONUMENTS HISTORIQUES

INDICES POUR IMAGINER LA PLACE DES ENTRE ARCHITECTURE ET ANIMAUX

Florence Sarano

Désormais nombre de monuments historiques présentent aux visiteurs de ces architectures leurs habitants bien vivants du règne animal (à l’exemple du célèbre château d’Azay-le-Rideau récemment restauré, qui désormais abrite officiellement des animaux sauvages et dont la présence à été prise en compte pendant les restaurations récentes).

Il y a également les nombreux animaux domestiques et sauvages qui habitent les parcs et les terres entourant ces châteaux et dont la présence visible, par intermittence, est cependant valorisée pleinement et revendiquée par les services des monuments historiques au travers de circuits, et de panneaux explicatifs pour sensibiliser à la biodiversité de l’environnement naturel des lieux. Il y a aussi les nombreuses architectures d’observatoires le long des chemins de randonnée qui permettent de découvrir les animaux en liberté (Château de Chambord).

Les monuments historiques que sont les châteaux et les abbayes sont-ils désormais des indices d’une vision élargie de la biodiversité portée par l’architecture ? Ces édifices de notre patrimoine national qui représentent une activité économique importante et une certaine image de la culture de notre pays peuvent-ils être aussi les indices d’un aménagement territorial soutenable ? Pourquoi nombre d’entre eux retissent-ils et valorisent-ils aujourd’hui comme à Fontevraud ces relations entre architecture, milieu et hommes de manière soutenable ?

Ils sont aussi les témoins ou les modèles systémiques d’organisations soutenables reliant les hommes et leur milieu.

Le propos de cette présentation est de rechercher des indices sur les rôles renouvelés des monuments historiques en interrogeant la place des animaux dans ces sites les plus prestigieux de notre patrimoine national.

ARGUMENTAIRE DU SÉMINAIRE

Où nous nous interrogerons sur la place spatiale et matérielle que nous faisons aux animaux dans l’espace domestique ou l’espace naturel : comment, sur notre planète aux limites de plus en plus visibles, pouvons-nous cohabiter et faire cohabiter toutes les formes de vie ? 

En mêlant architecture, éthologie, anthropologie et dessin, cette séance décale le regard anthropocentré et illustre de multiples façons comment « construire » bâtis et récits avec les animaux.


COMITÉ D’ORGANISATION

Séminaire co-organisé par l’EHESS et le Mucem.

Frédéric Joulian (EHESS), Yann-Philippe Tastevin (CNRS), Marie-Charlotte Calafat, Denis Chevallier (Mucem).

Cathédrale de Strasbourg

Chauves souris vivant ans les combles par périodes

PROGRAMME DE LA JOURNÉE

Introduction générale 
Frédéric Joulian (EHESS), Florence Sarano

Zoocultures, Zoonatures : sur un malentendu généralisé.
Frédéric Joulian (EHESS)

La place des animaux dans les monuments historiques
Florence Sarano (ENSAM)

Qu’y a-t-il sous les habits d’un non-humain ?
François Boucq (auteur-dessinateur BD)

Un monde commun, l’autre « animal » de l’architecture
Dominique Rouillard  (Paris I)

“L’animal n’a sans doute jamais été aussi proche de l’Homo urbanicus, cet habitant dont les modes de vie urbain ont depuis longtemps annulé l’ancienne alternative de vivre à « la ville ou à la campagne ». L’urbanisation occupant la totalité de l’espace terrestre, l’aménageur est aujourd’hui conduit à prendre en charge tous les territoires et leurs habitants, les hommes et les bêtes. C’est dans cette nouvelle condition urbaine que des regards nouveaux se sont portés sur l’animal, approché comme une présence amicale, une proximité troublante, un contraste surréel, et comme une altérité appelant à partager un monde commun. On interroge ce moment de basculement où l’animal, jusque-là approché dans une tradition utilitariste – fonctionnelle, évolutionniste ou comportementale –, émerge en tant que sujet, et prend ainsi place au sein même de la théorie architecturale.” Dominique Rouillard

PROGRAMME EN LIGNE SITE DU MUCEM

ENSEIGNER LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

2017. Communication présentée dans le cadre des rencontres du réseau ENSAÉCO sur l’enseignement de la transition écologique dans les ensa. Quelles pratiques collaboratives pour apprendre et entreprendre ? Les premières rencontres du réseau ENSA-ECO sont dédiées à de nouveaux comportements dans l’enseignement et les pratiques de l’architecture et de l’aménagement du territoire.

PAR FLORENCE SARANO

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE


L’ENSEIGNEMENT DE LA transition ÉCOLOGIQUE DANS LES ENSA, QUELLES PRATIQUES COLLABORATIVES POUR APPRENDRE ET ENTREPRENDRE ?

RENCONTRES

6-8 juillet 2017 – ENSA LYON

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L’objectif est de dépasser la logique de la compétition et de la concurrence pour aller à celle de la coopération et de l’entraide, dans une attitude bienveillante. Les crises actuelles imposent de « prendre soin » : de l’Autre, des ressources, de la nature.

Les opportunités de collaborer avec les acteurs du territoire l’exemple d’un atelier hors les murs

Florence Sarano

extrait : Aujourd’hui les bouleversements et les incertitudes à l’échelle planétaires secouent totalement les pratiques architecturales d’hier, pourtant certains architectes, imaginent et investissent déjà des rôles nouveaux pour leur « avenir-immédiat ». C’est dans le contexte des enjeux de la transition écologique que s’inscrivent les futurs architectes car ils participent pleinement avec leurs compétences à imaginer des projets en collaboration avec des partenaires motivés. 

Définir l’architecture est une recherche permanente qui se développe à chaque époque, à chaque projet parce que le monde en mouvement a toujours besoin de se redéfinir. Cette impulsion continue est rythmée par l’alternance entre pensée et matière, conception et construction. Mais aujourd’hui avec les défis planétaires et le paradigme de la soutenabilité les questions sont posées collectivement : Quelles sont les valeurs de l’architecture ? Comment construire mieux avec moins ? Faut-il démolir ou ré-utiliser ? Quelle est la place de la nature ? Comment explorer notre interdépendance ? Comment mesurer les conséquences d’un projet ? Quelle peut être l’esthétique soutenable ?

Dans ce contexte ou la participation de chacun est indispensable le rôle de l’architecte ne peut plus être réduit à celui qui répond à un programme prédéfini par quelques-uns et auquel il n’aura pas participé. Parce qu’ils prennent positions dans la diversité des réalités pour concevoir des « projets-déclencheurs » loin des master-plan figés, ces architectes d’aujourd’hui imaginent des stratégies et des scénarios pour participer autrement au monde qui se construit trop souvent sans eux.

Pour cela, ils développent d’autres méthodes de conception sans oublier, simultanément, de relire l’histoire et de continuer à concevoir l’espace. Leurs références sont multiples du vernaculaire à la pensée de Yvann Illich et à la pensée territorialiste de Alberto Magnaghi.

ARGUMENTAIRE DU COLLOQUE : ENJEUX ET OBJECTIFS

Les crises actuelles imposent de « prendre soin » : de l’Autre, des ressources, de la nature. Pour gérer la complexité de la transition écologique et sociétale, une démarche holistique est essentielle. Elle s’accompagne d’une approche collaborative qui touche les étudiants entre eux, les étudiants et les enseignants, les architectes entre eux, mais aussi les architectes, les ingénieurs, paysagistes et acteurs d’autres domaines.

Consacrer ces premières rencontres au thème du collaboratif dans l’enseignement et les pratiques de l’architecture témoigne de la volonté des représentants du réseau de s’ouvrir à l’innovation. Inviter étudiants et jeunes diplômés à participer apportera un plus large écho, et favorisera la pérennisation de ce réseau.

L’objectif concret des rencontres est de définir, pour chacun des thèmes abordés et de manière participative, deux ou trois mesures « basculantes » à mettre en place à très court terme, afin de renforcer les enseignements relatifs à la transition écologique dans les écoles d’architecture. Dans la continuité de l’appel de Nancy lancé en 2006, ces mesures seront regroupées dans une déclaration commune, lue en clôture de la manifestation et signée par tous les participants, avant une large diffusion.

LE RÉSEAU ENSAÉCO

le réseau de l’enseignement de la transition écologique dans les ENSA, appelé « ENSAECO » se définit comme un « réseau pédagogique et thématique ». Il est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication. Il a pour objectif d’initier et de poursuivre les réflexions autour de l’enseignement de la transition écologique dans les écoles d’architecture et de paysage, en fédérant en priorité les enseignants engagés dans cette thématique. Ces enseignants ont souhaité affirmer le réseau ENSAECO né en 2015, et le conforter par une dynamique collective.

L’APPEL DE LYON

Les premières rencontres du réseau ENSA-ECO, qui ont eu lieu à Lyon du 6 au 8 juillet 2017, ont montré la diversité et la richesse des innovations pédagogiques et des pratiques collaboratives pour apprendre et entreprendre. Au travers d’expériences pédagogiques créatives, le réseau a inventorié au cours de ces journées les ressources qui permettent la mise en place d’actions concrètes pour affirmer l’engagement des écoles.

La manifestation s’est terminée sur cet appel solennel aux étudiants et à tous les professionnels impliqués dans la formation des architectes, urbanistes et paysagistes.

Défi majeur du 21e siècle, la transition écologique implique une remise en cause profonde des pratiques politiques, économiques, sociales, culturelles et professionnelles. Pour conduire cette mutation, une approche holistique est essentielle.

La réponse du monde de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage à ce défi est une démarche écoresponsable. Au sein des écoles, il est nécessaire de dépasser la logique de la compétition et de la concurrence pour aller vers celle de la coopération et de l’entraide, du prendre soin des personnes et des lieux, dans une attitude bienveillante.

Cela induit aussi de nouvelles attitudes, des méthodes inventives et des solutions inédites pour fabriquer notre cadre de vie.

Enseigner aujourd’hui l’architecture, l’urbanisme et le paysage, c’est prendre part à ce vaste chantier collaboratif, qui touche les enseignants entre eux, les étudiants entre eux, les étudiants et les enseignants, les architectes entre eux, mais aussi les architectes praticiens avec les paysagistes, urbanistes, ingénieurs et acteurs d’autres domaines.

Les écoles doivent aussi porter, au-delà de leurs murs, un message éthique et technique sur l’écologie du projet, afin de préparer les futurs citoyens à devenir acteurs de la transition écologique.

Les sujets à aborder sont complexes. Les réponses doivent être rapides, créatives et généreuses. Elles sont légitimes si elles permettent une réinterprétation critique des savoir être, des savoirs et des savoir-faire ou la fabrication de nouveaux savoirs. Toutes sont dignes d’intérêt dès lorsqu’elles encouragent le partage des connaissances, la mutualisation des outils, la mise en commun des compétences et le retour d’expérience.

Pour assumer notre responsabilité face à l’avenir de l’humanité et de la planète, nous invitons tous les professionnels engagés dans la formation des futurs architectes, urbanistes et paysagistes, tous les étudiants ainsi que toutes les instances de gouvernance à soutenir, l’enseignement de la transition écologique dans les écoles, par la signature du présent appel.

APPEL ENSEIGNEMENT DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE DANS LES ÉCOLES D’ARCHITECTURE ET DE PAYSAGE

Selon un processus collaboratif, les étudiants, enseignants et jeunes professionnels qui ont participé aux rencontres de Lyon ont défini sept axes pour déterminer des mesures « basculantes », et renforcer l’enseignement de la transition écologique dans les écoles d’architecture et de paysage. Des groupes de travail thématiques sur chacun de ces axes seront mis en place, dans le but de préciser les mesures « basculantes » issues de l’Appel de Lyon.

1- FORGER UNE ÉTHIQUE

L’aménagement de nos territoires, villes et bâtiments est l’un des vecteurs déterminants pour faire face à la crise environnementale et sociétale. Constatant le changement de paradigme induit par l’Anthropocène, nous proposons de forger une nouvelle éthique de l’enseignement de l’architecture et du paysage. Les écoles, incontournables dans cette aventure humaine et scientifique, se doivent d’être des lieux d’exemplarité au quotidien autant que des laboratoires d’expérimentations partagées.

2- CONSTRUIRE DES PROCESSUS PÉDAGOGIQUES COLLABORATIFS ET INTERDISCIPLINAIRES

De nouvelles pratiques pédagogiques doivent cultiver le « décalage » pour favoriser les processus collaboratif entre les étudiants et les enseignants, mais aussi entre les disciplines, aux échelles nationales et internationales. L’atelier de projet doit être réinventé de manière participative, et tisser des liens avec d’autres cultures et d’autres formations. L’enseignement doit valoriser l’individu et les différences au service d’un projet commun. Il est nécessaire pour cela de partager les ressources, les productions et les pratiques.

3- RENFORCER LA FORMATION DES ENSEIGNANTS AUX FONDAMENTAUX ÉCOLOGIQUES

Constatant que nos contenus, outils et compétences pédagogiques ne répondent pas suffisamment aux crises auxquelles nous sommes confrontés, nous appelons à la mise en place d’une formation rapide, massive et évolutive des enseignants. L’exigence est que chacun acquière une culture fondamentale pour que l’enseignement de l’architecture et du paysage absorbe entièrement la question écologique.

4- ABORDER LE PROJET COMME UN ÉCOSYSTÈME

Le projet doit être envisagé comme élément d’un écosystème territorial en perpétuelle mutation. Le concepteur devient ainsi ‘accompagnateur de démarches ascendantes et émergentes. L’enseignement doit établir un dialogue entre l’espace et le temps, ouvrant ainsi sur l’appropriation et sur un projet en processus. Cette méthode appelle des cycles de travail itératif et procède avec plusieurs outils, dont l’inventaire des ressources et des opportunités ainsi que la quantification.

5- METTRE EN ŒUVRE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE PAR L’EXPÉRIMENTATION ET LA RECHERCHE

La transition écologique suppose le renforcement d’un apprentissage par le faire, au travers de pratiques immersives et d’une expérimentation constructive et sensible. Les recherches liées à la transition écologique sont à soutenir, tant pour les enseignants que pour les chercheurs, doctorants et praticiens.

6- S’IMPLIQUER DANS L’ÉVOLUTION DES RÈGLES ENVIRONNEMENTALES

Les étudiants, enseignants, chercheurs et praticiens revendiquent leur capacité à trouver dans les processus d’innovation liés au projet, au-delà du cadre normatif et réglementaire, une part de la réponse aux enjeux de la transition écologique. Ils doivent prendre part aux réflexions visant à faire évoluer les règles environnementales avec les acteurs impliqués.

7- SOUTENIR LES NOUVELLES PRATIQUES ET RECONNAÎTRE LES NOUVELLES EXPERTISES

La reconnaissance des nouvelles pratiques et de la diversité des métiers des architectes et paysagistes qui pratiquent la transition écologique répond à une nécessité politique et à une utilité sociale, culturelle et environnementale, tout en constituant une opportunité économique. L’enseignement doit s’ouvrir à ces nouvelles pratiques, et renforcer l’expertise dans la formation pour permettre aux futurs professionnels de faire face rapidement aux enjeux patents de la transition écologique.


COMITÉ D’ORGANISATION

Eric ALBISSER (ENSA Strasbourg) / Catherine AVENTIN (ENSA Toulouse) / Jean Paul LAURENT-Hassan AIT HADDOU- Robert CELAIRE(ENSA Montpellier) / Aline BARLET – Régis LE NORMAND(ENSAP Bordeaux) / Olivier BALAY (ENSA Lyon) / Mohammed BELMAAZIZ (ENSA Marseille) / Stéphane BERTHIER (ENSA Versailles) / François BROUAT(ENSA ParisBelleville- COPIL) / Pierre-Antoine CHABRIAC (ENSA Saint-Etienne) / Anne D’ORAZIO (ENSA Paris-La-Villette) / Marc DE FOUQUET (ENSA Marne-la-Vallée) / Dominique GAUZIN-MÜLLER (personnalité extérieure – amàco) / Pascal GONTIER (ENSA Nantes) / Christophe HUON (ENSA Nancy) / Xavier LAGURGUE (ENSA Paris Val-de-seine)/ Rémi LAPORTE (ENSA Clermont-Ferrand)/ Philippe MADEC (ENSA Bretagne)/ Laurent MOULY (ENSA Normandie) / Nicolas NOGUE (MCC-COPIL) / Isabelle PHALIPPON-ROBERT (MCC-COPIL) / Pascal ROLLET (ENSA Grenoble- COPIL) / Dominique ROUILLARD – Robert LE ROY (ENSA Paris-Malaquais) / Dimitri TOUBANOS (COPIL) / Armelle VARCIN (ENSAP Lille) / Philippe VILLIEN (ENSA Paris-BellevilleCOPIL)/ Marie WOZNIAK (ENSA Grenoble- COPIL)

QUELS ARCHITECTES SOUHAITONS-NOUS FORMER ?

2016. Organisation des Rencontres “Quels architectes souhaitons-nous former dans nos écoles d’architecture ? ” Dans la société contemporaine en crise pourquoi et comment l’architecture est-elle encore utile ? Les écoles d’architecture imaginent des propositions …

PAR FLORENCE SARANO & YVANN PLUSKWA

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE

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ORGANISATION RENCONTRES + EXPOSITION

QUELS ARCHITECTES SOUHAITONS-NOUS FORMER? LES ÉCOLES D’ARCHITECTURE IMAGINENT DES PROPOSITIONS.

Florence Sarano, Maitresse de conférence, ENSA Marseille

1er décembre 2016 – ENSA MARSEILLE

EXPOSITION EN LIGNE DE TOUTES LES ÉQUIPES

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En lançant un appel à contributions, aux projets d’enseignement sur le front, les commissaires du Pavillon Français de la biennale d’architecture de Venise ont sélectionné de multiples expériences et révélé finalement un véritable archipel d’actions pédagogiques prospectives en pleine construction sur l’ensemble de notre territoire national : les nouvelles richesses. Ces pédagogies posent des questions et constituent autant de pistes et de formats qui interrogent les rôles possibles des architectes et des écoles.

Nous souhaiterions que cette rencontre post-biennale offre l’occasion de poursuivre l’exploration collective de ces enjeux, de tisser de nouvelles collaborations et d’ouvrir d’autres horizons :

AXE 1 : ÊTRE SUR LE FRONT DES ENJEUX SOCIÉTAUX?

Modératrice : Béatrice Mariolle, ENSA Paris-Belleville

Il y a le projet en lui-même, conçu « à l’abri » des murs de l’école, les commissaires de la biennale en lançant un appel des projets sur le front les écoles ont fait les preuves de leur participation grâce à des pédagogies connectées aux enjeux de sociétaux.

  • Quelles sont les pédagogies mises en place ?
  • Quelles sont leurs ambitions ?
  • Quelle est leur place dans le cursus ?
  • Quelles sont les suites possibles ?
  • Quelles sont les attentes des étudiants ?
M
AXE 2 : L’ÉCOLE UN LIEU PRIVILÉGIÉ POUR AGIR : ÊTRE AUSSI ACTEUR?

Modérateur : Vincent Ducatez, ENSA Lille

Entre la recherche et le studio centré sur le projet il y a des possibilités de liens souvent nommés « recherche-action » et « recherche par le projet », les lignes bougent et les écoles semblent s’approprier un statut de lieu privilégié de réflexions et d’actions.

Des projets pédagogiques font de l’école un acteur dont l’identité se constitue autour de la liberté de réflexion, le temps long et les possibilités d’interroger les normes, les règles, mais aussi des paradigmes architecturaux. Les propositions qui peuvent émerger s’appuient sur un socle de connaissances toujours en construction pour aller explorer et proposer d’autres manières de poursuivre le monde.

  • Quels types d’acteurs ces projets proposent ?
  • Comment cultiver le statut de ce lieu privilégié ?
  • Quelles sont les structures disponibles ?
  • Quels sont les acteurs dans les écoles ?
AXE 3 : QUELS PROJETS COLLABORATIFS : L’ÉCOLE “UN BIEN COMMUN”?

Modérateur : Marc Verdier, ENSA Nancy

Quant un projet expérimental intéresse un bailleur social qui n’a aucun moyen, ni temps, ni liberté d’imaginer des nouvelles formes de logements, quand une petite commune n’a que peu d’outils à sa disposition pour penser des scénarios d’avenir innovants, les écoles ont des moyens qui sont indisponibles ailleurs. L’école pourrait-elle être considérée comme un « bien commun » proposant des pistes innovantes particulièrement inaccessibles pour certains acteurs. Parmi les conséquences de ces projets collaboratifs il y a une redéfinition de la place et des rôles des architectes par les partenaires eux-mêmes.

  • Quels sont les partenaires possibles ?
  • Quels sont les outils déjà disponibles et ceux imaginables ?
  • Quelles sont les évolutions ?
  • Quelles sont les limites ?
AXE 4 : QUELS ARCHITECTES SOUHAITONS-NOUS FORMER?

Modératrice : Florence Sarano, ENSA Marseille

L’ensemble de ces réflexions et de ces projets pédagogiques explore les horizons possibles des rôles des architectes, de leurs compétences, sans opposer maîtrise d’œuvre à maîtrise d’ouvrage, mais entre ces deux « cas extrêmes » la question est posée: quelles autres directions se dessinent à travers les enseignements rassemblés ?

  • Quels sont les rôles possibles pour les architectes ?
  • Quelles pistes se dessinent ?
  • Quels architectes souhaitons-nous former ?
INTRODUCTION DU COLLOQUE

Nous avons souhaité avec Yvann Pluskwa organiser cette rencontre post biennale en invitant toutes les équipes lauréates au même endroit afin de pouvoir nous connaître, échanger, mais aussi apprendre, transmettre des expériences et des outils, mais aussi débattre et s’interroger ensemble autour des questionnements qui sont en quelque sorte notre balancier.

                  Cette rencontre est donc celle de 21 équipes enseignantes venant de 15 écoles, et de nombreux étudiants mais aussi les divers partenaires de ces enseignements. Elle est ouverte à tous les enseignants et les étudiants des écoles d’architecture. Sont également présents les partenaires institutionnels tel que l’ordre et le syndicat plus d’autres écoles telle que l’EHESS. … Et nous accueillons avec plaisir des membres de la profession d’architecte.

                  Nous souhaitons remercier vivement tous les lauréats, les enseignants, les étudiants et leurs partenaires qui ont répondu positivement à l’appel post-biennale afin de participer à cette rencontre. Ils ont aussi bien voulu partager certaines de leurs productions qui sont exposées dans le hall de notre Ecole afin que tous les participants puissent les consulter aujourd’hui et pendant 15 jours.

                  Nous voulons également remercier ceux qui ont participé à cette initiative et soutenue cette rencontre, particulièrement Jean-Marc Zuretti, Directeur de l’ensam et tous les membres concernés de l’administration.

                  La journée de samedi -ouverte à tous- est construite autour de 4 tables rondes thématiques qui vont se dérouler successivement afin que chacun puisse s’écouter.  Le site internet en ligne a été crée spécialement pour rassembler les informations et les liens concernant tous les enseignements et actions pédagogiques afin que cette journée ne soit pas un temps de présentation mais une rencontre autour de nos motivations, engagements, nos questionnements et nos objectifs futurs. Dimanche est un temps de rencontre avec tous les lauréats pour imaginer des suites éventuelles.

                  Et je termine en remerciant les commissaires français de la biennale de Venise de cette année qui ont mis la lumière sur un archipel d’expériences pédagogiques et je laisse le soin à Benoit SINDT (que je remercie pour sa présence) de leur transmettre.


Comité d’organisation

PROGRAMME DE LA JOURNÉE

ACCUEIL :

Jean-Marc Zuretti, Directeur ENSA Marseille

Benoît Sindt, co-commissaire du Pavillon Français

Florence Sarano, Comité d’organisation des rencontres, Maitresse de conférence, ENSA Marseille

Présentation sur le site de l’ensa M

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BIENNALE D’ARCHITECTURE DE VENISE

2016. Présentation au pavillon français de la biennale d’architecture de l’atelier des horizons possibles dans l’archipel des îles d’or, sur le thème “Nouvelles richesses”, “Les écoles d’architecture sont pionnières. Elles sont « au front » sur des sujets peu explorés, auxquels peu de moyens sont dédiés, mais qui correspondent tous à de grands besoins”.

PAR FLORENCE SARANO & YVANN PLUSKWA

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE

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EXPOSITION À LA BIENNALE D’ARCHITECTURE

NOUVELLES RICHESSES

2016 – PAVILLON DE LA FRANCE

OBRAS – Collectif AJAP14

Publication article dans le catalogue

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Le travail de l’atelier a été exposé dans le cadre de la biennale et dans présenté dans le catalogue de l’exposition.

LES ÉCOLES D’ARCHITECTURE SONT PIONNIÈRES

“Les Écoles d’Architecture sont pionnières. Elles sont « au front » sur des sujets peu explorés, auxquels peu de moyens sont dédiés, mais qui correspondent tous à de grands besoins : l’aménagement des territoires ruraux, des territoires périurbains, de cette ville diffuse plutôt malmenée mais où 40% des citoyens habitent pourtant, l’habitat informel, l’habitat pour les plus pauvres d’entre nous, la constitution de circuits courts de la construction et l’exploration des capacités des filières locales, des codes constructifs plus sobres, etc.

Salle de l’exposition sur les écoles.
LE PROJET DU Pavillon français

Par ces nouvelles du front, en France, nous voulons montrer comment la condition économique qui s’installe durablement – inégalités croissantes, financiarisation, concurrence métropolitaine mondialisée – suscite des organisations nouvelles qui déplacent le sens de la richesse. C’est une approche résolument optimiste.

Nous ne croyons pas au vertige de la concurrence des territoires, nous croyons au contraire qu’il y a partout d’immenses ressources, des complémentarités, des valeurs latentes à mobiliser, révéler, fertiliser. C’est un des rôles de l’architecture d’aujourd’hui.

Les politiques publiques s’étiolent, l’urbanisme contemporain assemble des produits immobiliers dont le relookage façadier peine à masquer la standardisation étriquée et, ça et là, quelques centaines de millions de dollars donnent à deux ou trois grands couturiers de dispendieuses illusions. Nous voulons témoigner de tout le reste, moins visible, émergeant pourtant de partout, sur tous les territoires, et qui révèle des richesses insoupçonnées.

ARCHITECTURE ORDINAIRE, TERRITOIRES FAMILIERS.

Les grands projets exceptionnels, les nouveaux quartiers des grandes villes les plus riches mobilisent en effet l’attention. Ces projets ne sont pas en eux-mêmes un problème : les métropoles portent incontestablement une part importante de l’innovation, quand elles ont la chance d’une gouvernance éclairée et des moyens suffisants à y consacrer. De Jean Nouvel à LAN, de l’île de Nantes à Paris Batignolles, c’est depuis l’étranger la part visible de l’architecture française. Cependant, cette focalisation laisse penser que le reste du territoire est abandonné à un développement automatique, à peine réglementé par une planification encore immature, où l’architecture serait rare, sans réflexion collective et sans attention. C’est peut-être l’impression que laissent les lotissements résidentiels ou les zones d’activité uniformes.

Nous pensons que tous les territoires présentent des ressources et des atouts. Des qualités extraordinaires sont latentes, dans tous les sites ordinaires du territoire français. Pour peu que l’on y prête attention, qu’on les cultive, qu’on les révèle… Ceci est vrai pour tous les champs, dont l’économie : à force de répéter que la richesse, liée à la mondialisation, est créée par les grandes métropoles, on ne sait plus que penser des autres lieux, ni même, au sein des métropoles, de ceux qui accueillent, souvent de manière très précaire, tous ceux qui sont exclus des revenus comme de la rente.

C’est vrai pour l’architecture : à force de célébrer les « star-architectes » et les projets dispendieux, on oublie que l’architecture apporte des réponses simples, adaptées, partagées et efficaces dans la plupart des situations, plus ordinaires et plus modestes, l’essentiel des lieux où nous habitons, où nous travaillons. C’est de cela dont nous parlons ici.

NOUVELLES RICHESSES

Toutes ces expériences témoignent d’une « nouvelle richesse », dont l’évaluation n’est pas uniquement monétaire. Dans ces projets portés collectivement se jouent des alternatives démocratiques à la mondialisation financière, des échanges d’une autre nature. Ils ne s’opposent pas nécessairement au mainstream de l’économie de l’aménagement, en particulier de celui qui se joue au cœur des métropoles, mais ils le complètent, l’accompagnent, et, au besoin, en nourrissent l’innovation.

Cette nouvelle richesse est faite de ressources locales, d’échanges reconfigurés, de démocratie citoyenne.

DE RESSOURCES LOCALES

On oublie généralement dans l’évaluation des richesses, les ressources latentes et actives de certains territoires telles que l’alimentation, l’eau, les matières premières et l’énergie, qui ne se trouvent pas dans les grandes métropoles. Or, certains projets locaux mobilisent avec utilité et bénéfice ces ressources, parfois au bénéfice des parties les plus riches du territoire. Par exemple, si l’Île-de-France a perdu sa dernière scierie il y a quelques années, alors qu’elle dispose d’un massif forestier conséquent, il faut qu’elle compte sur la force et l’inventivité des autres régions dès que du bois y est mis en œuvre.

Le petit village des Vosges dont nous rapportons l’engagement a ainsi quelque chose à apporter au Grand Paris. Ces ressources sont matérielles, naturelles, énergétiques, elles sont aussi humaines : le territoire est un conservatoire vivant des savoir-faire, une source d’invention.”

SCÉNOGRAPHIE
SALLE 1 : TERRITOIRES

Nous avons souhaité rendre compte de lieux ordinaires, dont on parle peu mais où beaucoup d’entre nous passent, habitent ou travaillent. Des lieux banals, familiers, qui ne font pas toujours l’objet d’une grande attention. Pourtant, dans ces lieux, des transformations adviennent : un nouvel équipement s’installe, une promenade se construit, … Lorsqu’un peu d’intelligence collective est investie pour penser ces transformations, ces lieux s’en trouvent bonifiés, dans l’intérêt de tous.

Nous avons choisi dix lieux ainsi transformés, explorés par les photographes du collectif « France Territoire Liquide ». Successivement, trois images rapportent chaque réalité territoriale. La première montre ce lieu ordinaire brut, que nous n’avons souvent pas l’habitude de regarder ; ce sont des situations banales françaises, que l’on repère aussi chez beaucoup de nos voisins. La seconde image révèle dans ce site une transformation récente, une architecture qui décale la perception. On y sent une attention particulière. La troisième image se rapproche plus encore. L’architecture transfigure, améliore la situation, apporte là quelque chose d’inédit, d’autres usages aussi. Un autre univers. Le paysage est altéré, pour le meilleur.

Nous montrons des architectures ou cette transgression se fait avec une douceur, sans que le contraste entre ce qui est nouveau et médité et ce qui résulte d’une planification plus standardisée ne fragilise ce qui préexistait, et demeure, bonifié, tout autour.

L’architecture porte ici une responsabilité particulière, une responsabilité publique. Ses effets sont d’autant plus bénéfiques qu’elle est portée collectivement, bien au delà de l’architecte, par les élus, citoyens, usagers, entreprises, etc.

La grande salle centrale du pavillon est le lieu de découverte de ces paysages ordinaires amendé par ce travail d’architecture.

SALLE 2 : RÉCITS

Dans la salle de droite « récits », six enquêtes dans six lieux témoignent du travail collectif entre élus, architectes, citoyens et entreprises, des rencontres pour établir le projet, de la manière dont s’est jouée leur mise en œuvre. Nous nous sommes répartis le travail et sommes allés sur place rencontrer les maires, les habitants, les maîtres d’œuvre, les constructeurs… Dans ces reportages, chacun raconte son expérience particulière du projet, son engagement.

Cet engagement est vital : contribuer à la transformation de son territoire est une manière noble et enthousiasmante de faire de la politique. L’architecture sert ici de lien, fédère les points de vues et regroupe des intérêts parfois divergents autour d’une même proposition.

L’histoire de ces projets simples mais remarquables pourrait être plus commune, plus fréquente. Rien n’est ici ostentatoire, indépassable. On a peu de moyens, on construit avec… La sobriété attise la créativité.

Les relations entre « client » et « architecte » sont bousculées. D’autres méthodes s’inventent, entrelacent des échelles de réflexion distinctes, l’énergie des associations, des faisceaux d’opportunités très riches.

Ces récits nous parlent des enjeux d’aujourd’hui : comment mieux vivre ensemble, comment construire avec économie, sans dépense d’énergie et de matière inutiles, comment obtenir des espaces dont on est fiers, que l’on parcoure avec plaisir. Chacun y trouve son compte. Cela intéresse chacun d’entre nous, que l’on habite un village, les alentours d’une petite ville, un faubourg, une métropole, un centre historique. Et la démocratie a tout à gagner à cette richesse citoyenne : l’architecture, c’est aussi cela.

SALLE 3 : SAVOIR-FAIRE

Dans la salle de gauche « savoir-faire », nous montrons la matérialité de six autres projets, le sens que leur mise en œuvre donne au territoire, à ses ressources humaines et économiques.

Ces architectures sobres stimulent l’économie locale : le crayon de l’architecte s’allie à la scie, au coffrage, au moellon de pierre et à la planche. La construction des nouveaux quartiers des métropoles s’appuie sur une industrie standardisée très consommatrice de matière. La France est une grande championne de l’excès de béton, matériau pourtant fabuleux. Mais partout, dès que la situation est plus frugale, des alternatives surgissent.

Les confins, la ville diffuse, le rural et les territoires intersticiels, même au sein des métropoles, apportent des solutions très inventives, toujours en lien avec des ressources locales.

Les savoir-faire gagnent beaucoup à l’expérience de ces projets d’architecture. Le maçon, le serrurier, le charpentier ou le couvreur apportent leurs outils, qui sont bonifiés à leur tour par ces constructions inédites et engagées. C’est une nouvelle richesse. L’architecture encourage le développement des filières constructives, la formation, les talents des uns et des autres. La pierre, la terre, le bois, le métal, – le béton même – retrouvent une plus juste place dans nos paysages habités.

Nous avons réalisé de grands dessins explicatifs pour en mettre en relation les solutions architecturales, le « détail et la coupe », avec l’environnement urbain, le paysage. La frise est continue, comme une longue anamorphose qui passe des infrastructures du nord de Paris à la silhouette rebondie des collines vosgiennes. Nous partageons le même territoire.

Construire, c’est établir des liens avec le lieu. La matière de l’architecture est territoriale, elle aussi politique, fédératrice.

SALLE 4 : TERREAU

Les expériences rapportées ne sont pas isolées. Le « front » est multiple. Nous avons fait l’hypothèse que le territoire national bouillonnait d’expérimentations et de propositions. Nous avons lancé un appel national aux écoles d’Architecture, ainsi qu’aux instances de conseil et de pédagogie de l’architecture qui travaillent sur le territoire national : Maisons de l’Architecture, Architectes-conseils de l’Etat. Les réponses ont été très nombreuses. Nous rendons aussi compte d’autres projets réalisés, qui auraient pu, parmi des centaines d’autres, figurer dans les trois premières salles.

Les Ecoles d’Architecture sont pionnières. Elles sont « au front » sur des sujets peu explorés, auquels peu de moyens sont dédiés, mais qui correspondent tous à de grands besoins : l’aménagement des territoires ruraux, des territoires périurbains, de cette ville diffuse plutôt malmenée mais où 40% des citoyens habitent pourtant, l’habitat informel, l’habitat pour les plus pauvres d’entre nous, la constitution de circuits courts de la construction et l’exploration des capacités des filières locales, des codes constructifs plus sobres, etc.

Les conseils aux territoires, interviennent en amont auprès des élus comme des citoyens et des institutions, ils travaillent sur les mêmes sujets.

Pour l’architecture, ces thèmes explorés aujourd’hui sont des sujets à venir.

Ce bouillonnement constitue un terreau semble-t-il inépuisable, une preuve de la vivacité de la réflexion, de l’engagement des architectes sur les défis de société. Dans l’exposition, nous en rendons compte dans la troisième salle face à l’entrée. Les initiatives, les recherches, les ateliers, les expériences sont cartographiées, mis en situation dans leur géographie. Nous avons réalisé une carte à partir des fichiers de l’Institut National de l’information géographique et forestière, qui associe chaque expérience avec son milieu. Les images et les textes qui nous ont été transmis par les contributeurs sont projetés successivement.


SALLE 3 : SAVOIR-FAIRE

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INITIATIVE ÎLES DURABLES

2015 Invitation aux premières rencontres “Initiatives petites îles durables” pour une communication sur les possibilités offertes par le patrimoine insulaire.

PAR FLORENCE SARANO

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE


INITIATIVE POUR LES PETITES ÎLES DURABLES

RENCONTRES + EXPOSITION

28-29 octobre 2015 – PORQUEROLLES

M

“Cette « Initiative pour les petites îles durables » issue du Conservatoire du littoral, entend promouvoir et appuyer les actions contribuant à maintenir ou restaurer l’équilibre entre activités humaines et patrimoine naturel.”

COMMUNICATION

Florence Sarano

M
OBJET DES RENCONTRES : L’INITIATIVE ÎLES DURABLES

“Cette « Initiative pour les petites Iles durables » entend promouvoir et appuyer les actions contribuant à maintenir ou restaurer l’équilibre entre activités humaines et patrimoine naturel. “

Quatre dispositifs complémentaires devront permettre de concourir au maintien du bon état des écosystèmes insulaires terrestres et marins :

  • le « Club des Iles durables », un vaste réseau d’échanges d’expériences, espace de dialogue entre gestionnaires, fondations, institutions internationales et ONG engagées dans la protection des petites îles, se réunissant régulièrement dans le cadre d’ateliers de travail régionaux, de visites de sites ou de formations sur le terrain;
  • un réseau d’experts mobilisables sur le terrain afin d’appuyer les démarches à travers des diagnostics, l’apport de compétences et de savoir-faire permettant de faire évoluer les territoires vers une plus grande durabilité ;
  • une « banque d’initiatives durables », collectant et diffusant un cortège d’outils d’accompagnement virtuels (fiches techniques, vidéos didacticielles) ;
  • un mécanisme de labellisation « par étapes », pour reconnaître et valider les solutions et stratégies mises en œuvre concrètement sur les îles. l’octroi du label « iles durables » se fera en fonction de la diversité des territoires (niveau de développement, capacités et ressources localement disponibles…).

A terme, l’Initiative, s’appuyant notamment sur les échanges entre «pairs», devrait faire émerger des outils efficaces de gouvernance locale, intégrant la diversité des acteurs et de leurs savoirs, et favoriser la solidarité entre les îles, aboutissant à des politiques vertueuses dans les domaines suivants :

  • Meilleure gestion technique des flux et des « cycles » (promotion des énergies renouvelables, gestion des déchets, accès à l’eau potable et assainissement) ;
  • Préservation des écosystèmes stratégiques et maintien des paysages
  • Valorisation des patrimoines naturels et culturels (matériels/immatériels) en vue d’un développement économique harmonieux ;


PUBLICATION

SORTIE DE LA PUBLICATION DE L’ATELIER ET PREMIÈRE PRÉSENTATION LORS DES RENCONTRES

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EXPOSITION L’ARCHIPEL DES HORIZONS POSSIBLES

2016. Organisation de la première exposition des travaux des étudiants associée à la publication d’un ouvrage. Présentée à l’école d’architecture puis dans les iles à Porquerolles et à Port-Cros.

PAR L’ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE
FLORENCE SARANO

enseignante

ENSA MARSEILLE


ORGANISATION

EXPOSITION TRAVAUX DE L’ATELIER

ENSA MARSEILLE

ÎLES DE PORQUEROLLES ET DE PORT-CROS

Cette exposition itinérante des travaux des étudiants après avoir été installée dans l’école d’architecture de Marseille a été accueillie dans les îles d’Hyères.

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DÉPLACEMENT DE L’EXPOSITION SUR L’ÎLE DE PORQUEROLLES
M