L’ARCHITECTURE ET LA QUESTION ANIMALE

2018. Communication présentée: “La place des animaux dans les monuments historiques” pour le séminaire pluridisciplinaire organisé par le MUCEM et l’EHESS sur la thématique “l’architecture et la question animale”, Comment pouvons-nous faire cohabiter toutes les formes de vie ?

PAR FLORENCE SARANO

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE

Chantier de rénovation du château d’Azay le Rideau dont le calendrier a été organisé en fonction des chauves-souris habitant dans les combles.


L’ARCHITECTURE ET LA QUESTION ANIMALE

SÉMINAIRE EHESS – MUCEM

12 novembre 2018 – EHESS + MUCEM

M

Dans le cadre du séminaire pluridisciplinaire organisé par le MUCEM et l’EHESS dont l’ambition est de faire dialoguer muséologues et différents spécialistes des cultures matérielles présentation de la communication suivante :

LES ANIMAUX SAUVAGES ET DOMESTIQUES DANS LES MONUMENTS HISTORIQUES

INDICES POUR IMAGINER LA PLACE DES ENTRE ARCHITECTURE ET ANIMAUX

Florence Sarano

Désormais nombre de monuments historiques présentent aux visiteurs de ces architectures leurs habitants bien vivants du règne animal (à l’exemple du célèbre château d’Azay-le-Rideau récemment restauré, qui désormais abrite officiellement des animaux sauvages et dont la présence à été prise en compte pendant les restaurations récentes).

Il y a également les nombreux animaux domestiques et sauvages qui habitent les parcs et les terres entourant ces châteaux et dont la présence visible, par intermittence, est cependant valorisée pleinement et revendiquée par les services des monuments historiques au travers de circuits, et de panneaux explicatifs pour sensibiliser à la biodiversité de l’environnement naturel des lieux. Il y a aussi les nombreuses architectures d’observatoires le long des chemins de randonnée qui permettent de découvrir les animaux en liberté (Château de Chambord).

Les monuments historiques que sont les châteaux et les abbayes sont-ils désormais des indices d’une vision élargie de la biodiversité portée par l’architecture ? Ces édifices de notre patrimoine national qui représentent une activité économique importante et une certaine image de la culture de notre pays peuvent-ils être aussi les indices d’un aménagement territorial soutenable ? Pourquoi nombre d’entre eux retissent-ils et valorisent-ils aujourd’hui comme à Fontevraud ces relations entre architecture, milieu et hommes de manière soutenable ?

Ils sont aussi les témoins ou les modèles systémiques d’organisations soutenables reliant les hommes et leur milieu.

Le propos de cette présentation est de rechercher des indices sur les rôles renouvelés des monuments historiques en interrogeant la place des animaux dans ces sites les plus prestigieux de notre patrimoine national.

ARGUMENTAIRE DU SÉMINAIRE

Où nous nous interrogerons sur la place spatiale et matérielle que nous faisons aux animaux dans l’espace domestique ou l’espace naturel : comment, sur notre planète aux limites de plus en plus visibles, pouvons-nous cohabiter et faire cohabiter toutes les formes de vie ? 

En mêlant architecture, éthologie, anthropologie et dessin, cette séance décale le regard anthropocentré et illustre de multiples façons comment « construire » bâtis et récits avec les animaux.


COMITÉ D’ORGANISATION

Séminaire co-organisé par l’EHESS et le Mucem.

Frédéric Joulian (EHESS), Yann-Philippe Tastevin (CNRS), Marie-Charlotte Calafat, Denis Chevallier (Mucem).

Cathédrale de Strasbourg

Chauves souris vivant ans les combles par périodes

PROGRAMME DE LA JOURNÉE

Introduction générale 
Frédéric Joulian (EHESS), Florence Sarano

Zoocultures, Zoonatures : sur un malentendu généralisé.
Frédéric Joulian (EHESS)

La place des animaux dans les monuments historiques
Florence Sarano (ENSAM)

Qu’y a-t-il sous les habits d’un non-humain ?
François Boucq (auteur-dessinateur BD)

Un monde commun, l’autre « animal » de l’architecture
Dominique Rouillard  (Paris I)

“L’animal n’a sans doute jamais été aussi proche de l’Homo urbanicus, cet habitant dont les modes de vie urbain ont depuis longtemps annulé l’ancienne alternative de vivre à « la ville ou à la campagne ». L’urbanisation occupant la totalité de l’espace terrestre, l’aménageur est aujourd’hui conduit à prendre en charge tous les territoires et leurs habitants, les hommes et les bêtes. C’est dans cette nouvelle condition urbaine que des regards nouveaux se sont portés sur l’animal, approché comme une présence amicale, une proximité troublante, un contraste surréel, et comme une altérité appelant à partager un monde commun. On interroge ce moment de basculement où l’animal, jusque-là approché dans une tradition utilitariste – fonctionnelle, évolutionniste ou comportementale –, émerge en tant que sujet, et prend ainsi place au sein même de la théorie architecturale.” Dominique Rouillard

PROGRAMME EN LIGNE SITE DU MUCEM