FONDAMENTAUX

Voici 10 textes et 10 vidéos fondamentaux à connaître en préambule à l’atelier. A la suite il y a les fondamentaux par thématiques à consulter aussi.

PAR FLORENCE SARANO

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA Marseille

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RURALITÉ(S) ARCHITECTES, PAYSAGISTES

__ Marc Verdier, Architectes et urbanistes en campagne, (2013), Cours publics, Cité de l’architecture, CONFÉRENCE

Des villages qui se livrent, réinventer un urbanisme rural. Que ce soit à l’échelle des formes d’organisation urbaine et paysagère du bâti ou à l’échelle de l’édifice, les campagnes offrent un potentiel de développement et d’initiative étonnant. “Construire c’est collaborer avec la terre, c’est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais, c’est contribuer aussi à ce lent changement qui est la vie des villes. J’ai beaucoup reconstruit c’est collaborer avec le temps sous son aspect de passé en saisir ou en modifier l’esprit, lui servir de relais vers un plus long avenir, c’est retrouver sous les pierres le secret de la source.” Marguerite Yourcenar, Les mémoire d’Adrien.

Quels sont les différents types d’espaces ruraux ? Quels sont les moteurs de la création d’espaces dans les territoires ruraux ? Pourquoi les architectes et les urbanistes ont aussi leur place dans les campagnes ? Que pouvons-nous y apprendre pour l’avenir ? Pourquoi aller étudier dans les campagnes? Quels sont les nouveaux mots à retenir ?

En complément la conférence “Nouvelles ruralités : campagnes inspirantes”. (2013), Séminaire scientifique mené par Augustin Berque dans le cadre de la Chaire “Développement des territoires et innovation” (Fondation de l’Université de Corse / Laboratoire Lieux, eSpaces, Identités et Activités

RURALITÉ(S)

__ Augustin Berque, Le rural, le sauvage et l’urbain, (2011), Études rurales, 187, 2011, pages 51-61. ARTICLE

Dans de nombreuses langues, les mots représentant la ruralité sont les mêmes que ceux qui représentent la sauvagerie : ye en chinois, agreste en espagnol, etc. Pourtant, depuis les défrichements néolithiques, la campagne s’était définie dans son opposition à la forêt. L’ambivalence rural/sauvage révèle que cette opposition a été ultérieurement oblitérée par une autre, définie par un regard venu de la ville. Dans les civilisations historiques, c’est cette seconde opposition, celle entre ville et campagne, qui est devenue structurante, au point que, dans la vision urbaine, nature et campagne ont tendu à se confondre. Plus tard encore, cette entité nouvelle, la nature-campagne, a été idéalisée par les foules de la métropole moderne, qui y ont recherché une naturalité perdue. Cette attirance a engendré dans les pays riches, vers le dernier tiers du XXe siècle, le phénomène de l’urbain diffus, dans lequel c’est une société pour l’essentiel urbaine qui désormais peuple l’espace rural. On s’interroge ici sur les fondements de cette “nature” qui est à la pointe de l’artifice.

En complément la conférence Le rural, le sauvage et l’urbain, (2012)

Comment l’auteur définit le rural ? Quels sont les moteurs de la création d’espaces ? Que retenir de la comparaison entre pays? Que pouvons-nous y apprendre pour l’avenir ? Quels sont les nouveaux mots à retenir ? quelles sont les définitions de l’espace ?

POUR UN URBANISME RURAL

__ Valérie JOUSSEAUME, Pour un urbanisme rural contemporain: désir de campagne, caue 27, (2021) CONFÉRENCE en 3 parties (partie 1 + partie 2 + partie 3) + Livret “On aménage le monde comme on envisage la vie. La coll. POPSU.

La façon dont on aménage notre territoire n’est que la matérialisation de notre façon de penser la vie. Nos ancêtres paysans voyaient le monde comme un potager fertile ; ils façonnèrent les campagnes. La société moderne voit le monde comme une vaste usine à produire et consommer, zonée de façon fonctionnelle ; elle a créé la grande ville motorisée. Et le monde qui naît, comment voit-il la vie ? Quel territoire façonnerons-nous?

“Beaucoup pensent qu’aménager le territoire signifie équiper le territoire. Mais aménager, c’est beaucoup plus que cela. Aménager c’est matérialiser notre culture, notre « façon d’être au monde ». C’est matérialiser notre façon de donner sens à l’espace, au temps, et dans cet espace-temps, d’avoir conscience de soi (sensations, émotions, pensées) grâce aux relations que nous développons avec les autres, avec les objets, avec le vivant animal et végétal, avec le minéral, avec le cosmos.

L’espace, le temps et la relation sont les trois piliers de notre conscience d’exister. On aménage le monde, comme on donne sens à notre expérience humaine sur Terre. Or, actuellement, notre vision de la vie est en train de changer et donc notre façon d’aménager le territoire va radicalement changer. La révolution des imaginaires en cours, a besoin d’une politique de l’espace pour la soutenir. Envisager cette perspective et en faire la prospective : Voilà l’immense défi qui s’offre à nos réflexions et à nos métiers de l’aménagement !”

Comment l’auteur définit le territoire ? et son aménagement ? Quels sont les moteurs de la création d’espaces ? Que pouvons-nous y apprendre pour l’avenir ? Quelles pistes nous donne-t-elle pour aménager l’avenir ? Quels sont les nouveaux mots à retenir ?

Extrait de Introduction du livre de Valérie Jousseaume: “On aménage le monde comme on envisage la vie.” (2022), La collection « Les conférences POPSU »,en accès libre (à consulter) + La conférence ici en accès libre + Consulter autre livre PLOUC PRIDE (2021) issu de sa thèse.

PRATIQUES et ARCHITECTURES RURALES

__Pierre JANIN (2023) CONFÉRENCE: “Implications rurales”

L’intégration de ressources locales et biosourcées dans la construction, le rapport des édifices bâtis au paysage, les liens entre pratiques agricoles et urbaines en milieu rural sont au cœur des projets et des études réalisés par l’agence FABRIQUES Architectures Paysages. Pierre Janin, architecte, en présentera une sélection portant sur des centres-bourgs ruraux et des petites villes.

“La notion d’urbanisme agricole naît du constat de la marginalisation et de l’isolement récurrent du projet agricole dans le projet urbain. Dans une société extrêmement urbaine mais pourtant nécessairement agricole (plus une société étant urbaine et plus elle est logiquement agricole), il apparaît important que le projet urbain puisse être désormais consciemment porteur d’un projet agricole et d’une lecture nourricière. Plus largement, l’agriculture se doit d’être dynamique des constructions urbaines et être capable de proposer de nouvelles formes d’urbanisme.

L’urbanisme agricole implique ainsi de porter un regard agricole permanent dans n’importe quel projet d’urbanisme, en questionnant le potentiel agronomique de chaque contexte, en limitant au maximum les surfaces construites et en densifiant les constructions, en investissant prioritairement les espaces les moins intéressants en termes agricoles, en recyclant en priorité les espaces bâtis qui ont perdu leurs usages, en installant partout où cela est possible une valorisation productive, etc.”

Comment l’architecte définit le territoire rural ? Quels sont les moteurs de la création d’espaces ? Quels sont les critères des architectures rurales ?

__Pierre JANIN (2023) CONFÉRENCE: “Homme-Animal”

Architecte DPLG et diplômé d’un Master 2 Recherche et Philosophie, Pierre Janin est Architecte Conseil de l’État depuis 2016 dans le département de Nièvre. Il a fondé en 2007 l’agence Fabriques Architectures Paysages avec son frère Rémi basé à Vernand et à Lyon. Dans ses études et projets, l’agence Fabriques interroge l’évolution et les possibles hybridations des pratiques urbaines et agricoles.

La conférence de Pierre Janin aborde le thème de l’humain et du non-humain, au regard de nos pratiques d’agence et de notre travail sur le milieu agricole, donne envie de s’interroger et de faire le point sur le rapport qui peut être aujourd’hui perçu entre le territoire et les constructions humaines, et la présence domestique des animaux concomitante, tant cette relation éprouvée et interrogée aujourd’hui, appelle à être renouvelée et est l’objet de débats sociétaux vifs.

__Pierre JANIN (2023) ARTICLE: “le paysage comme matière”

Cet article s’organise en trois temps, et tente de montrer comment l’interaction entre le projet et le paysage peut se produire, à différentes étapes ou différentes échelles. Celles du paysage large, du paysage « géographique » et des matières du paysage.

__Simon TEYSSOU (2023) CONFÉRENCE: “Pratique réflexive dans les territoires ruraux et périurbains”

Simon Teyssou, architecte fondateur de l’atelier du Rouget, directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand (ENSACF).

En quoi les formes bâties sont-elles une manifestation du milieu dans lequel elles s’inscrivent ? Par leurs morphologies, leurs plans, leurs coupes, l’assemblage de leurs matières, leurs degrés d’ouverture, leur rapport au sol, les édifices et les aménagements ont le pouvoir de révéler les spécificités d’un territoire sur lequel ils s’implantent.

À travers le prisme de plusieurs projets construits, le propos fera le récit transversal de la dimension locale des édifices ou aménagements et de leur capacité à porter des thèmes plus globaux qui animent la réflexion de l’atelier du Rouget.

« Fondé en 2001 dans un bourg de 1 000 habitants, l’Atelier du Rouget emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes. La pratique de l’agence est fondée sur une pensée transcalaire et pluridisciplinaire. Le sol, les logiques soustractives, les ressources, la reliance, les usages, les modes constructifs, l’économie sont des questions qui nous animent au quotidien. Les projets sur lesquels nous travaillons sont très majoritairement situés dans des espaces ruraux ou périurbains.

La pratique conventionnelle des architectes n’étant pas toujours efficiente dans ces milieux, nous explorons des modes opératoires alternatifs. »

Comment l’architecte définit le territoire rural ? Que retires-t-il de ces lieux pour sa pratique d’architecte ? Quels sont les moteurs de la création d’espaces ? Quels sont les critères d’évaluation de sa production ? Sur quoi fonde-t-il sa définition des rôles des architectes ?

__Simon TEYSSOU (2018) ARTICLE: Sortir de l’architecture conventionnelle “

__Simon TEYSSOU (2018) ARTICLE: “Transformer plus que protéger”

__Boris BOUCHET (2023) CONFÉRENCE: “Inévidence”

Créée en 2007, Boris Bouchet Architectes est une agence implantée à Clermont-Ferrand et Paris. Boris Bouchet compte aujourd’hui 15 collaborateurs et chefs de projet. En 2013, l’agence reçoit le Prix de la Première Oeuvre attribué par le groupe AMC Le Moniteur et est lauréate de l’édition 2014 des albums jeunes architectes et paysagistes (AJAP) décernés par le Ministère de la Culture et de la Communication.

Sans culture, quel espoir avez-vous de construire une architecture contemporaine ? Quel intérêt voyez-vous à offrir à ces lieux des constructions copiées sur le catalogue mondial de l’architecture en plastique ? Architectures pour lesquelles le choix des couleurs de la façade est l’acte fondateur de la conception.

Mais alors que tout était si simple, que l’on construisait en pierre dans la montagne, en terre dans la vallée, alors qu’il y avait l’architecture savante aux règles claires, représentation du pouvoir et héritage du glorieux passé. A la fonctionnalité de l’architecture vernaculaire et aux académismes de l’architecture classique, est venu se superposer la modernité, à la fois plus complexe et aux fondements plus simples et universels. Le regard s’est tourné du coté des arts, l’abstraction est apparue comme le concept fondamental de l’homme moderne. L’histoire de la rencontre entre deux lignes d’épaisseurs différentes était devenue aussi riche que les feuilles d’acanthe du panier découvert par Callimaque. (1)

Chaque chose, en nous ou devant nous, témoigne de cette double influence, la culture moderne, série de ruptures nécessaires, récurrences de l’histoire de l’art et le savoir vernaculaire, non seulement local, mais nébuleux, ensemble des singularités régionales tout autant que de points communs entre lieux distants.

Ce que disent nos pères, ce que pensent nos maîtres. C’est dans cet entre-deux que doit se construire notre culture contemporaine. Nos constructions.

Comment l’architecte définit le territoire rural ? Que retires-t-il de ces lieux pour sa pratique d’architecte ? Quels sont les moteurs de la création d’espaces ? Quels sont les critères d’évaluation de sa production ? Sur quoi fonde-t-il sa définition des rôles des architectes ?

Voici 2 textes complémentaires

__Boris BOUCHET (2023) ARTICLE: “Pères et maîtres”

__Boris BOUCHET (2023) ARTICLE: “Pour une architecture des milieux”

PETITES VILLES DE DEMAIN

__ Frédéric BONNET, (2018) CONFÉRENCE “Petites villes de demain”

Destiné aux acteurs des politiques publiques agissant en faveur de la revitalisation comme aux praticiens, étudiants et enseignants-chercheurs, ce colloque [Ré]habitons les petites et moyennes villes propose un décryptage par les concepteurs d’interventions emblématiques dans les petites et moyennes villes.

ÉCHELLES TRANSCALAIRES DU PROJET

__ Frédéric BONNET, (2018) CONFÉRENCE INAUGURALE “Les échelles transcalaires du projet”.

Cette conférence porte sur la dimension transcalaire de l’architecture, qui intéresse les bâtiments mais aussi le dessin des espaces publics, du paysage et des infrastructures: les routes, les canaux, les chemins, les voies ferrées, les ponts, etc. Le conférencier, architecte et urbaniste, prend quelques exemples parmi les projets qu’il a réalisés. Il s’agit aussi de présenter, avec quelques idées simples, la dimension territoriale de l’architecture, c’est à dire la manière dont chaque construction interagit avec le reste de son environnement, en général à une échelle beaucoup plus large que son propre périmètre.

Enfin, Frédéric Bonnet parle de la manière d’enseigner ces interactions, à la fois très concrète (les sols comme le paysage se dessinent et se construisent, à l’instar des édifices) mais aussi plus conceptuelle. Il fait part des expériences du DSA d’architecte-urbaniste mais aussi de son travail à Mendrisio (Suisse) qui a fait l’objet d’une exposition à la Corderie de l’Arsenal pour la présente Biennale d’Architecture et qui constitue une part de la matière du livre « LEVELS » (Obras + Frédéric Bonnet/XVI Biennale of Architecture/ Freespace, Arsenale, Venezia). Éditions LAC, juillet 2018

__ Frédéric BONNET, (2018) ARTICLE : “Architecture des milieux”

“L’architecture des milieux est une hypothèse de travail. Elle est pensée et pratique en devenir, résolument expérimentale, et ne propose pas de dogmes, de recettes, de dispositifs « tout prêts » pour l’architecture. Parce que le « milieu » est sans cesse en mouvement, se reconstruit sans cesse, se réinvente, s’hybride, s’étend et se reconnecte, demeure toujours divers, cette démarche est éminemment contextuelle.

Ce qui compte ici, c’est de s’interroger sans cesse sur la mesure des transformations : l’architecture des milieux propose de construire par la pensée et l’action une théorie de la juste mesure, des justes rapports entre l’effort et l’effet, de leurs modulations dans le temps.