LE TEMPS DE L’IMMERSION

De quels architectes avons nous besoin aujourd’hui? Comment peuvent-ils participer à cette transition ?
En sortant des murs de l’école pour aller dans ces territoires ruraux, les étudiants architectes se retrouvent en situation d’interpréter des lieux et des situations; mais aussi de s’interroger sur leurs futures places d’architecte et leur participation aux changements en cours.

IMMERSION ET DÉFINITION DES RÔLES DES ARCHITECTES

Florence Sarano

Hors des murs des écoles, les étudiants vont donc à la rencontre des territoires des Parcs naturels régionaux, de leurs habitants et de leurs acteurs, pour se saisir du réel dans toutes ses dimensions. Ils rassemblent les réalités de chacun des protagonistes, en les écoutant, pour ensuite pouvoir interroger autrement les évolutions de ces territoires :
Qui êtes-vous ? Et où allez-vous ? Quelle vie inventer ici et aujourd’hui ? Quel pourrait-être l’avenir ? Et finalement ils cherchent à répondre: quels projets d’espaces publics et d’architecture pourraient avoir des effets de leviers sur l’avenir des communes ?


Pour cela ils récoltent les récits, repèrent des édifices oubliés, réactualisent des savoir-faire, proposent des innovations, pointent des potentiels inattendus, mettent en réseau des situations isolées, identifient des ressources oubliées, découvrent des résiliences, réactivent des espaces abandonnés, sollicitent tous les acteurs, retissent des liens, articulent diverses temporalités, investissent des lieux indéterminés, développent des alternatives, proposent des expérimentations, rappellent les cultures locales, déplacent les limites et recherchent les valeurs des projets propres à chaque commune, sans répondre à des commandes prédéfinies et précises.

C’est une démarche prospective, ouverte et décalée qui revendique de renouveler les visions nostalgiques du territoire par la définition d’autres horizons (dont nous avons tant besoin).

Il était donc indispensable de sortir des murs pour mesurer les rôles multiples des architectes (identifier, comprendre, mesurer, représenter, qualifier, relier…) et les diverses compétences à acquérir. Alors, l’étudiant peut se positionner sur la redéfinition de cette profession (elle est aussi dans un processus de transition) et développer les valeurs qui lui sont indispensables.

De quels architectes avons nous besoin aujourd’hui? Comment peuvent-ils participer à cette transition ?
En sortant des murs de l’école pour aller dans ces territoires ruraux, les étudiants architectes se retrouvent en situation d’interpréter des lieux et des situations; mais aussi de s’interroger sur leurs futures places d’architecte et leur participation aux changements en cours.

Traverser les murs veut aussi dire, emporter de l’école la capacité à questionner et à projetter autrement que dans le cadre des systèmes institutionnels actuels, pour dessiner d’autres horizons.

DANS Les murs des écoles. Revenir dans la réalité de l’école, c’est donc se ménager un temps privilégié pour apprendre à formuler des enjeux et concevoir des scénarios stratégiques pour l’avenir. La temporalité de l’école c’est aussi le moment de constituer des fondamentaux théoriques indispensables. (Particulièrement, dans cet atelier de projet où nous avons fait le choix de travailler avec les PNR en étant motivés par l’ambition de favoriser un développement local auto-soutenable.