INTERAGIR > PROJETER

« Construire une architecture en tant qu’elle produit des transformations qui vont au-delà de l’existence de l’objet construit, une architecture active, agissant comme un déclencheur, un transformateur. (…)
Un dispositif architectural « produit tout à la fois de l’émotion, du sens, de l’action et de l’usage et finalement de l’expérience de soi. »
Alain Guiheux, architecte et professeur, 2002.

Dans l’atelier nous explorons les modalités d’actions de chaque projet en référence à cette définition d’Alain Guiheux.

Cf ci dessous le diagramme de Ludivine.

Nous proposons 5 familles d’interactions qui ne sont pas exhaustives mais qui s’inscrivent dans le cadre des enjeux sociaux et environnementaux actuels et particulièrement dans les territoires ruraux. Elles peuvent aussi s’additionner.

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1- DECLENCHER

Dans ce village, l’architecte a identifié le manque de communication interpersonnelle entre les villageois lié aussi au manque d’espaces publics. Conformément au concept initial, le projet a produit le minimum de perturbations sur l’environnement et a eu le plus grand impact positif sur la communauté. Li Xiaodong

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2- RELIER

« L’élément de l’architecture n’est pas le pur espace (même si elle parvient parfois à le rendre sensible : «espace indicible»). Un édifice s’insère toujours dans un milieu complexe, à la fois géographique, topographique, climatique, historique, social ; et aussi, il modifie un milieu qui est déjà architecturé, ouvragé, un milieu formel et matériel.»
Chris Younes, philosophe

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3- S’ALLIER

« L’Homme Symbiotique est celui qui, idéalement, serait en mesure de restituer à l’environnement la totalité de l’énergie qu’il lui prend.
A l’image de l’arbre dont les feuilles produites à partir de l’énergie solaire retournent au sol et lui servent de nourriture (l’humus). »
Gilles Clément, paysagiste

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4- AVOIR SOINS

« En tant que produit d’une relation entre vivants (les êtres humains et la nature), le territoire est continuellement nourri et soigné; sinon il peut tomber gravement malade et même mourrir lorsque la relation synergique s’interrompt; comme dans les phases de crise des civilisations, et renaître seulement grâce aux nouvelles formes de soins pratiqués par la civilisation suivante. » Albertho Magnaghi.

Pour Albertho Magnaghi il est essentiel de préciser la différence entre «prendre soin» et «avoir soin» dans le sens de «prendre la place de» (se substituer), et au contraire «reconnaître l’autre».
Pas de «soins technocratiques» dispensés par de «grandes machines extérieures» mais la participation active de tous les acteurs. Celle-ci s’appuie alors sur la conscience des lieux.

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5- PRODUIRE

« … comprendre le sens de ce qui lui est demandé au travers de la commande. Puis il doit pouvoir rendre une construction, parfois une architecture, quelque chose qui est généreux par rapport à cette demande… la sublimer même si elle est diffuse, contrariée par la réglementation, le budget et une multitude de contraintes contradictoires. L’architecture n’est pas le consensus de toutes les contradictions, ni l’expression de la névrose d’un concepteur. Elle passe par la personne qui va permettre la liberté d’expression de chacun tout en assurant l’harmonie générale de l’ensemble de cette liberté. » Patrick Bouchain, architecte.

ET LA RESPONSABILITE DE L’ARCHITECTE ?

« Plus la liberté est grande, plus la responsabilité est importante. C’est une liberté de confiance et de devoir.
Elle doit se retrouver à tout instant dans un clou, une porte. Ou une lampe ou un détail.
Chacun doit y prendre sa place. »
Patrick Bouchain, architecte. (entretien avec Florence Sarano extrait de l’ouvrage “aimer, aimer, aimer, bâtir.)

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