MATÉRIALITÉ

Matière, matériaux et matérialité que veulent dire ces notions ? Concevoir sans réduire le projet à des choix de systèmes constructifs passe par la conscience de la matérialité recherchée et revendiquée.

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QUATRE RÉFÉRENCES : 2 ARTICLES + 1 LIVRE + 1 CONFÉRENCE

__ His, Ghislain, « La Matérialité comme récit », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2015, n° 4, p. 30-44.

Faire un projet d’architecture, c’est bien souvent partir de l’analyse préalable d’un site ou d’un programme. Mais pourquoi ne pas, à l’inverse, commencer par ce avec quoi l’on finit par construire : les matériaux ? Produire une matérialité, est-ce comme un programme ou un site, élaborer un récit culturel déterminant notre perception du réel ? Qu’est-ce que la matérialité ? Peut-être faut-il commencer par s’entendre sur ce qu’est la matérialité, au moins en architecture. Pour la définir, il est sans doute nécessaire, d’abord, de la distinguer de la matière ou du matériau qui pourtant la construisent.

__ Picon, Antoine, « La Matérialité de l’architecture », article dans la revue archistorm, mai 201.

Le terme matérialité revient fréquemment aujourd’hui s’agissant d’architecture, comme pour exorciser définitivement les craintes d’un saut dans l’abstraction de la discipline qu’avaient fait naître les premiers développements du numérique. Mais qu’entend-on exactement par matérialité ? La tentation est grande de considérer la notion comme allant de soi. Ne renvoie-t-elle pas à tous ces objets et ces phénomènes qui tombent immédiatement sous le sens, qu’on peut à la limite toucher comme le sol ou les murs d’une pièce ?

__ Picon, Antoine, « La Matérialité de l’architecture », ed. Parenthèses, 2018.

L’architecture travaille la matière afin de la rendre expressive. Elle se heurte ce faisant à son obstination muette qu’elle tente de dépasser. Partant de ce constat, ce livre propose de l’interpréter à la lumière de la notion de matérialité envisagée comme le rapport que nous entretenons avec les phénomènes sensibles, les matériaux et les objets. Notre subjectivité d’êtres humains se constitue pour partie au travers de cette rencontre avec toutes ces « choses » qui tombent immédiatement sous le sens.
Par leur intermédiaire, l’architecture contribue à la création d’un monde destiné spécifiquement aux hommes. L’interprétation de la matérialité a considérablement évolué depuis Vitruve. Sa transformation permet de lire différemment l’histoire de l’architecture et de mieux comprendre certains enjeux actuels, tels ceux qui s’attachent à la révolution numérique.

SIMONNET Cyrille, L’architecture ou la fiction constructive, éd. de la Passion, Paris, 2001

GUIHEUX Alain, L’ordre de la brique, Mardaga, Bruxelles-Liège 1985

PAR FLORENCE SARANO

enseignante-chercheure TPCAU

ENSA MARSEILLE