MOTS DE A…Z

Ce sont les mots que nous partageons dans l’atelier et avec tous ceux que nous rencontrons hors les murs de l’école.

Cette partie est toujours en construction, elle est à relier avec les balises.

ACTION

« L’action est stratégie. Le mot stratégie ne désigne pas un programme prédéterminé qu’il suffit d’appliquer. La stratégie permet, à partir d’une décision initiale, d’envisager un certain nombre de scénarios pour l’action, scénarios qui pourront être modifiés selon les informations qui vont arriver en cours d’action et selon les aléas qui vont survenir et perturber l’action
(…) Le mot stratégie s’oppose à celui de programme… »

Edgard Morin, philosophe et sociologue

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ARCHITECTURE ACTIVE

« Construire une architecture en tant qu’elle produit des transformations qui vont au-delà de l’existence de l’objet construit, une architecture active, agissant comme un déclencheur, un transformateur. (…)
Un dispositif architectural « produit tout à la fois de l’émotion, du sens, de l’action et de l’usage et finalement de l’expérience de soi. »

Alain Guiheux, architecte et professeur, 2002.

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AVOIR SOINS

« En tant que produit d’une relation entre vivants (les êtres humains et la nature), le territoire est continuellement nourri et soigné; sinon il peut tomber gravement malade et même mourrir lorsque la relation synergique s’interrompt; comme dans les phases de crise des civilisations, et renaître seulement grâce aux nouvelles formes de soins pratiqués par la civilisation suivante. » Albertho Magnaghi.

Pour Albertho Magnaghi il est essentiel de préciser la différence entre «prendre soin» et «avoir soin» dans le sens de «prendre la place de» (se substituer), et au contraire «reconnaître l’autre». 
Pas de «soins technocratiques» dispensés par de «grandes machines extérieures» mais la participation active de tous les acteurs. Celle-ci s’appuie alors sur la conscience des lieux.

Albertho Magnaghi

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BEAUTÉ

« Et si la beauté était un autre nom de la vitalité, de l’excitation particulière que produit en nous une oeuvre tant sur le plan intellectuel qu’affectif. Sans compter que l’on dit belles ou beaux les personnages ou les paysages.
Nous considérons comme beau ce qui nous donne envie d’agir et de créer à notre tour quelque chose, qu’on le nomme art ou non, peu importe. Alors pourquoi ne pas déclarer beau ce qui nous aide à vivre mieux en nous permettant d’imaginer un autre monde possible ? On pourrait ainsi parler de beauté au contact de la nature, au contact des gens, d’oeuvres qui produisent sur nous un effet de ce genre. »

Gilles Clément, concepteur paysagiste.

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ENCHANTEMENT

« Je travaille à créer, en architecture, une situation dans laquelle la construction pourra se réaliser d’une autre façon et produire de l’inattendu, donc de l’enchantement »

Patrick Bouchain, architecte.

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ETHIQUE

Ainsi, l’éthique participe à la relation à autrui et au monde – à la Nature. Elle se confond aussi avec la responsabilité, que nos actes ordinaires ne peuvent pas esquiver, et la déontologie, qui règle les pratiques professionnelles. L’architecte et l’urbaniste, sont responsables juridiquement de ce qu’ils édifient, ET éthiquement.

À l’heure où ces métiers connaissent de profondes mutations, à la suite des nouvelles configurations territoriales et des nouveaux modes de vie urbains, la question de l’éthique se pose avec acuité. (Bâtir la demeure de l’homme, aménager ses lieux et ses sites). Certes, de trop nombreux professionnels ne s’en soucient guère, préoccupés qu’ils sont par « leur » œuvre ou leur chiffre d’affaire… Pourtant, chaque jour, s’affirme l’idée qu’il n’y a pas d’esthétique sans éthique.

Chris Younes, Thierry Paquot (Sous la direction de) philosophes français Éthique, architecture, urbain.

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LIBERTÉ

«L’architecte doit comprendre le sens de ce qui lui est demandé au travers de la commande. Puis il doit pouvoir rendre une construction, parfois une architecture, quelque chose qui est généreux par rapport à cette demande… la sublimer même si elle est diffuse, contrariée par la réglementation, le budget et une multitude de contraintes contradictoires. L’architecture n’est pas le consensus de toutes les contradictions, ni l’expression de la névrose d’un concepteur. Elle passe par la personne qui va permettre la liberté d’expression de chacun tout en assurant l’harmonie générale de l’ensemble de cette liberté. »

Patrick Bouchain, architecte.

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PROJET

«Le concept de « projet » dans notre culture est d’invention relativement récente.

Il n’a d’ailleurs pas toujours son homologue dans d’autres langues ; il nous faut donc d’emblée nous prémunir d’un point de vue méthodologique ; nous le ferons tout d’abord en prenant en compte tout ce qui relève dans notre propre langue des synonymes du projet tels : dessein, intention, finalité, objectif, but, visée, planification et programme.

Ensuite nous aurons à établir une comparaison entre ce que notre langue dit du projet et ce qu’en disent les langues voisines.

À ce sujet, c’est l’italien progetto qui semble le plus proche du français projet ; il recouvre comme lui différentes acceptions notamment le proposito (intention), le disegno (schéma), le piano (plan) ; la seule nuance que semble ici apporter l’italien est l’opposition entre le progetto (activité intellectuelle d’élaboration du projet) et le progettazione (activité de réalisation du projet).

En ce qui concerne l’anglais et l’allemand, ils opposent chacun de façon quelque peu dualiste le projet-dessein au projet-programme.”

Jean-Pierre Boutinet

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NATURE

« La nature ne peut être réduite à des métaphores, au verdissement, au végétal,à l’invocation de la campagne ou à des signes sérigraphiés.
Avec le mot nature sont désignés l’eau, l’air, la terre, le feu, la faune, la flore… les rythmes des saisons, des jours et des nuits, du coeur et du soufle, de la veille et du sommeil ou de la naissance et de la mort. »

Chris Younes, philosophe.

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