2022. Communication acceptée pour le colloque international “In situ, avec et par l’expérience pédagogies hors les murs dans les écoles d’architecture”. Les organisateurs souhaitaient: “interroger la présence et la place de ces pédagogies au sein des cursus des écoles d’architecture, d’urbanisme et de paysage, en questionnant leur genèse ; les processus de projet dans lesquels elles s’inscrivent ou qu’elles accompagnent ; la place du sensible et des enjeux esthétiques dans ce cadre; les sites dans lesquelles elles se déploient ; les constellations entre acteurs.trices issus des mondes académiques, civils, opérationnels.”
PAR FLORENCE SARANO
enseignante-chercheure TPCAU
ENSA MARSEILLE
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IN SITU, AVEC ET PAR L’EXPÉRIENCE PÉDAGOGIES “HORS LES MURS” DANS LES ÉCOLES D’ARCHITECTURE, D’URBANISME, DE PAYSAGE
COLLOQUE INTERNATIONAL
1er décembre 2022 – ENSA GRENOBLE
avec actes publiés
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En 2022, notre communication en réponse à l’appel du colloque international “In situ, avec et par l’expérience, pédagogies “Hors-les-murs” dans les écoles d’architecture, d’urbanisme et de paysage s’inscrit dans l’axe 1 Genèse et 2 Processus pour interroger la notion de projet d’architecture en temps de crises.
CONTRIBUTION DES ÉCOLES D’ARCHITECTURE AUX CRISES DES MODES D’HABITER :
La place des ateliers hors les murs, l’exemple de l’Atelier des horizons possibles.
Florence Sarano, Yvann Pluskwa, Jordan Szcrupak
Résumé : “L’atelier des horizons possibles est un enseignement du projet en master qui, à partir d’un dispositif pédagogique (Weisser, 2010) singulier et ancré hors les murs, revendique de produire trois familles de projets qui interrogent la notion de projet aujourd’hui en temps de crises (Morin, 1976, 2020 ; Lagadec, 1992 ; Beck, 2001).
Comment ces trois familles interrogent-elles, chacune à leur manière, tout autant les processus qui fabriquent la trajectoire des territoires, la participation des architectes et l’acquisition de connaissances et de compétences des futurs professionnels, en ces temps incertains ?
Comment ces trois types (immédiats, prospectifs, critiques) pourraient-ils aussi être considérés comme des indices sur les contributions possibles des écoles d’architecture face aux défis que posent ces multiples crises des limites de la planète renvoyant aux bouleversements de nos modes d’habiter et en conséquence aux besoins des sociétés de nouveaux « horizons d’attente » (Koselleck, 1990) ?
Dans l’Atelier le processus de projet se situe dans cette tension de l’expérience entre l’immersion dans les territoires ruraux et le travail dans les murs de l’école puis le retour dans les murs pour les restitutions. Ce dispositif pédagogique revendique de faire advenir des propositions libres de toute commande mais de les partager avec les acteurs institutionnels, les élus et les habitants, pour créer des dialogues et alimenter les débats. Comment ce processus pédagogique permet-il finalement de faire advenir des mondes possibles ?
Cette proposition est fondée d’une part sur des recherches développées dans le cadre d’un doctorat en cours sur les apports de ces ateliers hors les murs à l’exploration des manières de faire projet depuis les réalités locales des territoires ruraux. Le corpus s’appuie sur la création et l’expérience de dix années de l’Atelier des Horizons possibles, mais aussi sur une série d’entretiens d’enseignants responsables d’ateliers hors les murs. L’objet est de mettre en perspective l’investissement pédagogique dans des situations locales et rurales pour faire face aux crises.
L’hypothèse posée est que les ateliers hors les murs peuvent être un des formats pertinents pour imaginer des transformations qu’imposent les crises et ensuite les partager.
En conséquence s’appuyant également sur l’expérience multidisciplinaire de l’équipe enseignante, cette proposition souhaite, à partir des contributions aux nouveaux « horizons d’attente » par les ateliers hors les murs, interroger les rôles des écoles d’architecture et de paysage en temps de crise. “
Diagramme des motivations présenté durant la communication. © Florence Sarano
LES AXES DANS LESQUELS S’INSCRIT NOTRE COMMUNICATION
1 Genèse : Quelles sont les intentions des initiateurs-trices de telles pédagogies dans les formations en architecture, paysage et urbanisme ? A quels enjeux souhaitent-ils et elles répondre ? Quelles sont les références qui orientent ces pédagogies ? Certaines pédagogies sont-elles développées sans modèle connu ? Comment ces pédagogies naissent-elles et quels contextes favoriseraient leur émergence ?
2 Processus : De quelles(s) natures(s) sont les sites où se déroulent ces pédagogies (en particulier celles dites “situationnelles”) ? Quel sens est donné au territoire occupé par ces pratiques ? Marges, failles, interstices, … comment qualifier les territoires qui y seraient les plus propices ? Observons-nous un déplacement de ces pédagogies en milieu rural ? Dans ce cas, pourquoi et comment se font les déplacements territoriaux des sites propices ?
présentation DU COLLOQUE
Les métiers de la fabrique urbaine, architecturale et paysagère sont confrontés aujourd’hui à de multiples défis de nature politique, économique et écologique.
Dans ce contexte, il semble que de nouveaux modes d’aménagement du territoire émergent en se basant sur la synergie entre les acteurs impliqués (Atelier Georges & Rollot, 2018).
Dans ce cadre, « certains jeunes professionnels se saisissent de la nécessité de réinventer des manières d’exercer et de créer les conditions de la rencontre entre projet, élus et citoyens, pour faire émerger des projets singuliers, non stéréotypés, en résonance forte avec leur contexte d’implantation et au travers de démarches souvent participatives ou d’exercices collectifs »
Sinéus, 2018
Partant de l’hypothèse que ces situations de fabrique territoriale seront amenées à se multiplier dans les années et décennies qui viennent, il semble nécessaire d’intégrer à la formation initiale des professions de la conception spatiale des cadres pédagogiques pour se former au développement d’outils et de méthodes expérimentés in situ, à la conception partagée du projet et à la démocratisation de la culture architecturale.
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Ce qui invite à une ouverture de la conception, « où le projet urbain n’est pas réduit à un acte de design d’espaces, mais invite les compétences et les savoirs-faire d’une société » (Sinéus, 2018), ainsi qu’une ouverture des pratiques pédagogiques en école d’architecture, d’urbanisme et de paysage.
Sinéus, 2018
Depuis longtemps, les cursus d’architecture s’ouvrent à des pédagogies qui amènent les étudiant-es et enseignant-es à sortir des murs de l’école, à mettre en jeu et en action les corps mais aussi à entrer en contact avec des mondes professionnels pas toujours représentés dans les établissements d’enseignement. Elles impliquent les étudiant-es dans un ou plusieurs moments du processus de projet, le temps d’une semaine intensive ou d’un semestre de projet et sont portées par les envies d’un-e enseignant-e, d’une équipe pédagogique ou revendiquées comme signe distinctif de l’établissement.
Ces pédagogies prennent des formes multiples : explorations multi-sensorielles, semaines d’expérimentation, prototypages à l’échelle 1/1, permanences, chantiers participatifs… Des pratiques toutes différentes mais qui partagent la volonté « d’apprendre en faisant l’expérience d’une réalité, par l’engagement du corps, afin d’en tirer des apprentissages » (Team 11, Sasha, 2021), qui ont trait à la performance autant des étudiantes que des enseignant-es dans d’autres modalités pédagogiques et qui mènent les étudiant-es à sortir des murs des écoles.
Ces pédagogies reposent donc sur l’immersion dans la réalité d’un territoire (urbain, rural, hyper rural), sur l’expérimentation (programmatique, constructive), sur la collaboration avec des acteurs (institutionnels, locaux, professionnels).
Cependant, la visibilité de ces pratiques pédagogiques demeure très limitée à cause d’une insuffisante mise en réseau entre les enseignant-es/établissements à grande échelle (Cohen, Devisme, 2018) tandis qu’elles entrent parfois en tension avec le cadre de formation existant et ancré (Cohen, Devisme, 2018). Ajoutons que leur durabilité est précaire quand elles reposent sur l’engagement de ceux et celles qui les portent, sur une opportunité d’expérimentation (d’un lieu, d’un territoire), sur des rencontres et des liens personnels avec des acteurs locaux (institutions, associations, habitants). De plus, malgré leur essor, les modalités, objectifs et ambitions spécifiques de ces pédagogies « ne semblent pas suffisamment explicités pour asseoir pleinement leurs légitimités » (Team 11, Sasha, 2021). Enfin, soulignons que leur représentation peut être réduite à des pratiques à logique performative d’esthétisation de l’action ou de production d’objets finis et fermés.
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Par ce colloque, nous souhaitons interroger la présence et la place de ces pédagogies au sein des cursus des écoles d’architecture, d’urbanisme et de paysage, en questionnant leur genèse ; les processus de projet dans lesquels elles s’inscrivent ou qu’elles accompagnent ; la place du sensible et des enjeux esthétiques dans ce cadre ; les sites dans lesquelles elles se déploient ; les constellations entre acteurs-trices issus des mondes académiques, civils, opérationnels.
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PARTICIPATION À LA TABLE RONDE 2
PROCESSUS ET DIMENSIONS SENSIBLES
Modératrice Manon Scotto
« Faire (en) Commun » hors les murs. Ou « Faire (en) Commun » dans les murs des autres. Eric LE COGUIEC et Jean Philippe POSSOZ (ULiège)
Architecture Capable. De la « communauté d’apprentissage » aux « principes de collaboration». Joanne POUZENC (ENSA Toulouse)
“Contributions des écoles d’architecture et de paysage aux crises des modes d’habiter. La place des ateliers hors les murs, l’exemple de l’Atelier des horizons possibles.”
Yvann PLUSKWA, Florence SARANO et Jordan SZCRUPAK (ENSA Marseille)
L’école d’architecture entre ancien programme et nouvelles missions. Hakim CHERKAOUI (IUAR Aix-en-Provence, École Nationale d’Architecture de Rabat)
Du terrain au partage du sensible, deux observations d’étudiant.e.s en école de paysage. Léa SALLENAVE (Université de Genève) et Claire FONTICELLI (Université d’Aix-Marseille)
CONFÉRENCE EN CLÔTURE DE TIM INGOLD
(anthropologue, professeur émérite en anthropologie sociale à l’Université d’Aberdeen)
“L’architecture éduque.”
COMITÉ D’ORGANISATION
Sébastien Fabiani (ENSAG) Roberta Ghelli (ENSAG / AAU-CRESSON) Théa Manola (ENSAG / AAU-CRESSON) Robinson Rossi (ENSAG / AAU-CRESSON)
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Nicholas Anastasopoulos (National Technical University of Athens – Department of Architecture) Sébastien Fabiani (ENSAG) Federica Gatta (IUGA / PACTE) Roberta Ghelli (ENSAG / AAU-CRESSON) Pauline Lefebvre (Faculté d’architecture de l’ULBruxelles / FNRS Research Associate ULB) Silvia Lanteri (Politecnico di Torino / Interuniversity Department in Science, Project and Policy of Territory – DIST) Cécile Leonardi (ENSAG / AE&CC) Théa Manola (ENSAG / AAU-CRESSON) Robinson Rossi (ENSAG / AAU-CRESSON) Manon Scotto (ENSAPLV / Chaire Partenariale EFF&T) Nicolas Tixier (ENSAG / AAU-CRESSON) Antonella Tufano (École des arts de la Sorbonne – université Paris 1 / Chaire Partenariale EFF&T) Ianira Vassallo (Politecnico di Torino / Interuniversity Department in Science, Project and Policy of Territory – DIST) Bendicht Weber (ENSAPLV / LAVUE-LET + Chaire partenariale EFF&T)
EXPOSITION
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