COUPE TRANSECT

POURQUOI L’UTILISER ?
  • Observation
  • technique de représentation
  • Analyse
  • Conception du projet
COMMENT LA RÉALISER ?
  • Profil altimétrique
  • état des lieux-interfaces entre les milieux
  • inventorier les données climatiques, géologiques, hydrographiques, anthropiques, forestières
  • analyse diachronique
CRITÈRES ÉVALUATIONS
  • lisibilité
  • cohérence des couleurs
  • demander un avis extérieurs (qqln qui ne connaît pas ce que je cherche à représenter)
  • check-list des informations phares
  • évaluer la hiérarchie des informations

PAR Benjamin Richer, Romy Cartier, Lisa Hondier, Laura Hernandez, étudiants de l’Atelier des Horizons possibles

« Le transect pourrait être à la fois dispositif d’observation, technique de représentation et posture de projet.
Il se présente comme un dispositif entre coupe technique et parcours sensible, empruntant à ces deux formes d’observation pour les hybrider.» Nicolas Tixier, 2016.

PAR JORDAN SZCRUPAK

enseignant paysagiste

ENSA MARSEILLE

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LE PRINCIPE

Le transect – du latin trans, (« au-delà), exprimant l’idée de changement, de traversée et du latin sectio (« coupure »), dérivé du verbe secare (« couper, trancher ») – est un outil permettant de dresser un profil de terrain, d’échelle métrique ou kilométrique. Les écologues, botaniste et autres métiers associé à l’écologie, exploitent le transect lors d’inventaire floristique. En suivant une ligne préétablie, les écologues relèvent et inventorient la flore observée à l’axe du cordeau.
Dans l’atelier nous déclinons cet outil utilisé aussi par les architectes et les urbanistes et qui joue tout autant un rôle d’outil descriptif que de projet mais également théorique pour une vision à l’échelle du territoire à l’exemple de Geddes (1).

INVENTAIRE ET PROJECTION

Une des qualités de l’outil transect et d’identifier et de spatialiser « les relations ».

ÉTABLISSEMENT DU PROFIL

Par conséquent les géographes, traduisent à l’aide de transect des données planimétriques et altimétriques en les reportant sur des coupes préalablement étalonnées. La lisibilité des informations, et la capacité d’interprétation dépendent également de la pertinence des échelles retenues (x,y,z). En traçant sur plan une ligne de repère, chaque intersection avec des données du plan est projetée en élévation afin de traduire une inscription topographique.

Le relief, constitue donc le socle du transect, à cette étape ou pourrait également renseigner des informations qui concernent le sous-sol (géologie, nappes phréatiques, nappes alluviales, infrastructures, réseaux).

La géomorphologie du territoire étudié est ainsi directement liée à ces données a priori invisibles à l’œil nu. Puis, le repérage de l’hydrographie (lit mineur, lit moyen, lit majeur, thalweg, etc.) complète les informations relatives au socle. A noter qu’une plaine, un coteau, un plateau, s’inscrivent toujours dans un bassin versant topographique. Cette unité géographique met en relation des crêtes et un point bas généralement un cours d’eau, vers lequel convergeront l’ensemble des eaux de ruissellement.

En conséquence, les représentations en transect s’attacheront à repérer, les différents versants (adret, ubac) et l’axe de l’exutoire naturel des eaux de la section de territoire étudié.

RENSEIGNER LES DONNÉES

Les données forestières et de l’agriculture sont ensuite reportées sur le profil établi. Cette combinaison des données écologiques (boisements, lisères, accrues, garrigues, maquis, landes, prairies, ripisylves) et des données anthropiques (cultures, friches, exploitations, prairie de fauche, vergers, etc.) ajoute un caractère dynamique à l’outil transect.

Le repérage des divers milieux naturels ou cultivés permet d’interpréter les logiques d’implantations des sociétés en fonctions de la nature des sols, suivant qu’ils sont incultes ou fertiles. Ces établissements historiques relatifs « au terroir » sont souvent associés aux logiques urbaines. Le « finage » correspond à l’étendue d’un territoire villageois. Le transect veillera donc à repérer les centres anciens, les faubourgs, les lotissements, l’habitat dispersé et les zones d’activités économiques.

COMPLÉMENT DU PLAN

Le travail en coupe permet d’inventorier une série de données permettant d’établir un état des lieux complémentaire des représentations en plan. La réalisation d’un transect est généralement une étape intermédiaire à la réalisation des blocs diagrammes. L’ensemble des relations spatiales et des dynamiques à l’œuvre y sont facilement repérables (reconquête forestière, enfrichement des terres agricoles, spéculation immobilière, vulnérabilité incendie, risque inondation, etc.).

L’outil transect « fait parler » des représentations en plan, pour une lecture croisée entre les deux outils. Il offre aussi une traversée des échelles du plan vers la coupe et réciproquement. Cette opération permet de vérifier la pertinence des informations reportées et d’ajuster, si besoin, les données d’analyse.

OUTIL DIACHRONIQUE

(Definition diachronique = Qui concerne l’appréhension d’un fait ou d’un ensemble de faits dans son évolution à travers le temps.) Enfin, l’approche diachronique est une manière de d’exploiter l’outil transect en ajoutant une dimension temporelle au travail d’analyse. En effet, le profil réalisé peut être dupliqué et certaines informations pourront être modifiées suivant les dynamiques anthropiques, économiques. Ce travail de « remontée dans le temps », correspond à un exercice intellectuel de déconstruction des éléments observables aujourd’hui, pour en déterminer un point d’origine, une dynamique de progression ou de régression.

OUTIL DE PROJECTION

Il est tout à fait possible d’envisager de tester des principes d’aménagement, de requalification et d’implantation de scénario architecturaux.

CONCLUSION

L’outil transect dresse un inventaire des données géographiques, écologiques et anthropiques sur une représentation en coupe, complémentaire d’une cartographie sur un territoire étudié. Emprunté à l’écologie et à la géographie, en reprenant les méthodes d’investigation, les architectes et les paysagistes y ajoutent des valeurs projectuelles et d’interprétation des dynamiques à l’outil, en introduisant une dimension temporelle (vers le passé ou vers l’avenir) à des données initialement « statiques ».

Reprise de la coupe de Geddes par les Smithon